Notre approche
de la conduite de l’arbre

L’arbre est la plante pérenne par excellence. Le cultiver nous impose un effort de projection à la fois dans l’espace et le temps sur plusieurs années ! Cela n’est souvent pas évident.

Architecte du vivant vous propose quelques principes pour aller à la rencontre de ces végétaux géants et de construire au mieux des solutions adaptées à vos objectifs de production.

Aborder l’arbre
dans sa
complexité

L’arbre est avant tout composé d’immenses surfaces d’échanges entre l’atmosphère, le sol et de nombreux êtres vivants. Il est ainsi un champion pour capter l’énergie du soleil, stocker des ressources comme le carbone et d’autres minéraux, entretenir les cycles comme celui de l’eau, ou encore créer des habitats pour la biodiversité.
Notre approche veut comprendre l’arbre en prenant en compte la place centrale qu’il occupe dans le fonctionnement de l’écosystème, pierre angulaire de la chaîne alimentaire et du cycle de la fertilité.

Schéma du fonctionnement de l'arbre, Marceau Bourdarias

Illustration : Marceau Bourdarias

Les 24 modèles architecturaux des arbres

Il existe à ce jour 24 modèles architecturaux développés par l’ensemble des espèces d’arbres sur terre

Illustration : Francis Hallé

Prendre appui sur son
architecture naturelle

Chaque famille d’arbres porte dans ses gènes une certaine manière de se développer dans l’espace et le temps : ces types d’architectures sont autant de stratégies différentes permettant à la plante de capter efficacement l’énergie lumineuse du soleil et de continuer à croître tout en fructifiant.

On pourrait ainsi s’amuser à mesurer le degré d’adéquation entre les schémas de taille utilisés par les arboriculteurs et ceux propres aux arbres. Les tailles traditionnelles ont souvent négligé cette capacité naturelle des plantes à s’ordonner progressivement, au risque de résumer la taille à tenter de faire rentrer un carré dans un rond !

Apprendre à lire ces architectures est donc un préalable important pour choisir la stratégie de conduite à adopter pour chaque variété tout en prenant en compte les besoins culturaux.

Schéma : les 5 axes de l'unité architecturale du pommier

Illustration : Marceau Bourdarias

Photo pommier

Apprendre à piloter
l’énergie dans la plante

L’arbre pilote le développement de son architecture et régule les fonctions de ses organes en produisant différentes hormones. Tantôt inhibitrices, tantôt stimulantes, leurs effets s’équilibrent et garantissent à l’arbre une utilisation intelligente de ses ressources énergétiques.

Pour l’arboriculteur, comprendre l’impact de ces hormones sur le développement de la plante lui permet de piloter finement la croissance de l’arbre en intervenant sur ces équilibres.

Schéma d'arcure des branches d'un pommier

L’arcure de certaines branches, à l’aide d’attaches (en vert), est un moyen simple de structurer l’arbre sans le tailler.

Schéma : Marceau Bourdarias

Gérer les réserves
énergétiques de l’arbre
d’une année sur l’autre

Une des caractéristiques des plantes ligneuses est de mettre en réserve de l’énergie dans le bois pour passer l’hiver et permettre le développement des bourgeons au printemps suivant.

Ce stockage implique un nécessaire équilibre entre l’énergie produite par les feuilles et l’énergie consommée par le reste de la plante (fruits et graines mais aussi méristèmes, bois, racines et symbioses).

L’arboriculteur cherche par la taille cet équilibre énergétique. Celle-ci permet de réguler et équilibrer la fructification en relation avec l’efficience des rameaux producteurs.

Une plante saine, stockant suffisamment de réserves est à la fois résiliente, compétitive et productive.

Schéma : les réserves énergétiques de l'arbre

On peut aujourd’hui assez bien localiser et quantifier les réserves dans la plante. Le type de conduite interfère directement sur ces paramètres.

Schéma : G. Bory

Arcure de formation d'un jeune pommier

Le tressage est une technique prenant en compte la capacité de l’espèce à se structurer grâce à certaines hormones, ici pour former ce jeune pommier.

Photo : Marceau Bourdarias

Utiliser la dominance
apicale comme outil

La dominance apicale se caractérise par l’inhibition par le bourgeon terminal des bourgeons se trouvant plus en amont sur la tige. Elle est la traduction visible des équilibres hormonaux en cours dans la plante, permettant ainsi la mise en place de son architecture.

Sa prise en compte permet de former l’arbre sans l’impacter par des coupes inutiles, en taille de formation, en taille fruitière ou en taille de reconversion par exemple.

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la
conduite des arbres fruitiers

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